Résumé :
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Métaphore de l'homme et métaphore de la création. Voilà ce qu'est ce livre puissant et imposant. Si l'essence de la littérature devait se glisser en un seul ouvrage, il pourrait bien être là. Point de départ de Univers, univers , un gigot mijotant. Sait-on ce qui peut se passer pendant la cuisson d'un gigot d'agneau dans l'esprit de la cuisinière ? C'est précisément là que Régis Jauffret, en chef d'orchestre, fait entrer son univers. Dans la tête de cette femme, bien sous tous rapports, vont se succéder plusieurs vies, plusieurs cerveaux, plusieurs personnalités. Amante, aventurière, mari acariâtre, vieille dame abandonnée, meurtrière, endossant différents métiers... Autant de vies sociales, de quêtes vaines d'un bonheur fuyant, où les individus sont pris dans la hantise du vide, de l'ennui, gagnés par le remplissage à tout prix de l'existence, le besoin de rêves, d'artifices. L'auteur joue à saute-mouton avec ses personnages, ce qui, partant d'un gigot d'agneau, est un beau clin d'oil à la déclinaison, miroir ou reflet de cette variation sur l'identité. Il alterne les formes narratives, de la brièveté à la répétition, passe d'un genre à l'autre, du cauchemar à la réalité, burlesque, tragi-comique, noir, et tellement noir que tout pourrait finir par un éclat de rire (comme chez Thomas Bernhard). Au bout de ces fragments terriblement humains, c'est là un formidable roman sur le et les possibles de la littérature. --Céline Darner (Amazon.fr)
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