Résumé :
|
L'homme-Dieu ou le Sens de la vie est une réflexion sur une nouvelle éthique humaniste à développer au sein de la société d'aujourd'hui, une éthique qui répondrait à une quête de sens que Ferry situe à la croisée de deux processus : l'humanisation du divin et la divinisation de l'humain. L'ouvrage s'articule en de trois chapitres qui développent les hypothèses énoncées plus haut (p. 61) : (I) L'humanisation du divin : de Jean-Paul II à Drewermann ; (II) La divinisation de l'humain : La sécularisation de l'éthique et la naissance de l'amour moderne, et (III) Le sacré à visage humain. En introduction, Luc Ferry évoque les changements survenus dans le rapport de l'homme au sens : " après le relatif retrait des religions, après la mort des grandes utopies qui inséraient nos actions dans l'horizon d'un vaste dessein, écrit-il, la question du sens ne trouve plus de lieu où s'exprimer collectivement. " (p. 19) Laïcité oblige, la question du sens de la vie est devenue affaire privée, réservée au domaine de l'intime. C'est donc seul que l'individu doit faire face aux expériences cruciales de l'existence : celles du deuil, de la mort, de l'amour. Pour affronter le destin, il ne suffira pas, prévient l'auteur, de nous inventer de nouvelles transcendances, politiques ou religieuses. Luc Ferry pense en effet qu'il serait risqué pour la liberté, et par conséquent pour l'humanisme, de se lancer à corps perdu dans quelque écologie " profonde ", religion new age ou encore syncrétisme orientalisant. Mais il y a place, selon Ferry, pour une spiritualité laïque qui est d'ailleurs en train de s'élaborer. Cette spiritualité, qui refuse les arguments d'autorité, oblige l'homme à se construire un humanisme à base de transcendance horizontale, c'est-à-dire centré sur l'humain dans sa capacité d'accéder à une pensée et à un agir de type humanitaire. Le respect de la personne, le souci de l'autre, de sa dignité et de sa souffrance ne sont plus des principes dont le christianisme a le monopole. L'humanisme moderne fait écho cependant à un thème central du christianisme : l'amour, qui est par excellence le sentiment qui anime, donne un souffle et une âme à la " structure personnelle du sens ". (p. 245)
|