Résumé :
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En France, avec Philippe Descola et son livre important "Par-delà nature et culture" paru en 2005, depuis une vingtaine d'années, de nombreux questionnements philosophiques, sociologiques, anthropologiques ont cherché à repenser nos relations à la nature et aux êtres vivants. Mais paradoxalement, peu de ces questionnements ont porté sur les pratiques réelles des naturalistes, pourtant parmi les premiers concernés. Dans un article paru en juillet 2020 dans la revue Penn Ar Bed, Jean-Miche Le Bot invitait à ne pas se passer du concept de "nature". Or pour peu qu'on soit sensible à d'autres modes de relation, la critique du concept de "nature" apparaît comme un préalable indispensable à des changements radicaux dans nos manières habituelles de penser et vivre l'expérience du monde. Ce à quoi les naturalistes n'échapperont pas. C'est pourquoi leur pratique, elles-mêmes profondément imprégnées d'une certaine culture de la "nature", ne sauraient se passer de cette critique. C'est ce dont nous souhaitons discuter dans cet article.
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